Parait que les rayures ça grossit ...

Non ce n'est pas un billet sur les diktats de la mode!
Hormis si tu te sapes comme Obélix, t'as le droit le plus absolu de porter des rayures que tu sois oblongue ou callipyge, peu importe au final, manquerait plus qu'on soit obligé d'être tous vêtus de sacs à patate difformes et noirs hein, parce que le noir ça amincit c'est bien connu! D'ailleurs moi même quand je porte du noir je perds soudain 50kg.

Donc je ne parlais pas mode, mais je digresse sans cesse! Non je voulais vous parler un peu plus de ma zèbritude, cette chose fraichement diagnostiquée officiellement, et fortement soupçonnée sans savoir lui donner de nom depuis des années officieusement!

Hier, cette particularité si particulière m'a valu un épisode fameux qui m'a fait passer par toutes les nuances de la honte, du sentiment d'être mal à l'aise et de passer pour une folle! Parce que oui, c'est bien cela dont il est question, si on lâche la bête, le zèbre peut paraitre sorti tout droit d'un film de science-fiction ou d'un asile!

J'explique les faits. A la recherche d'un appartement normand pour ma petite famille, j'ai eu un gros coup de coeur pour un. Là, le zèbre rentre en action, d'un coup il se projette, il a déjà tous les plans dans la tête, au cm² près, il élabore les budgets, les variations possibles, les aléas, bref le truc est en marche c'est assez surréaliste.

Donne que le zèbre oublie souvent, c'est que c'est pas le tout de fantasmer, et d'imaginer et se projeter, rien n'est concrétisé pour le moment. Sauf que le cerveau va si vite, que l'idée même de ne pas concrétiser tout ce qu'il vient d'élaborer (au point de ne quasi plus en dormir) le plonge soudain dans une déprime immédiate dans laquelle son monde s'écroule. Ce monde si fragile, instable, impétueux dans lequel il joue sans cesse les équilibristes sur lame de rasoir, tentant de ne pas sombrer dans la folie tout en paraissant presque un quidam.

Et paf, ça tombe, on est soudain pas seul sur le coup (entendez sur l'appartement)! Maintenant est-ce que c'est du bluff, est ce que c'est vrai, pour le zèbre ne pas savoir tous les tenants et aboutissants, c'est un supplice parce qu'alors son cerveau va recommencer, en mode reboot, à chercher non stop un tas d'alternatives viables et ne pourra s'arrêter qu'une fois que les choses seront fermes et définitives.

Donc, hier, prise dans cette spirale, je perds les pieds (et quand on chausse du 42 c'est une grande perte) et je frise le harcèlement pour m'assurer d'avoir l'appartement. Par chance, ou pas, la personne agacée (parce que oui on sent très bien les émotions d'autrui, d'ailleurs nous sommes des éponges altruistes bien que parfois nous sachions être capables d'une coupure émotionnelle soudaine qui ne sert qu'à nous protéger), donc la personne un poil sur les nerfs (n'empêche que si ça la saoule elle n'a qu'à pas décrocher, ça me gave moi les gens qui décrochent au téléphone pour vous dire qu'ils n'ont soit pas le temps, soit sont sur le départ, bref vous envoient un poil sur les roses), donc je disais, que la dite personne tente malgré tout de me rassurer. Chose vaine mais elle a au moins le mérite de le faire.

Et là, un sentiment de honte, de gène, comme une gosse que l'on vient de prendre en flagrant délit de grosse connerie. Pas les doigts dans un pot de confiote à 10 minutes du diner, non non la grosse boulette! Je suis tellement génée, au bord de l'humiliation que je voudrais me terrer profondément et que l'on m'oublie. C'est clair dans ma tête, j'ai tout foutu en l'air.

Alors commence aussi sec, le renoncement, la peine ... je peux vous faire les phases du deuil en une seule journée, c'est dire si ça fatigue une telle décharge émotionnelle condensée.

Être un zèbre c'est vivre tout plus vite parce que votre cerveau va plus vite! C'est s'engluer dans des situations pas possibles où l'on passe au mieux pour une originale au plus souvent pour une parfaite hystérique/névrotique/psychotique (rayez la ou les mentions inutiles). C'est ne pas arriver à se faire comprendre, être submergé par un flot d'informations, d'émotions qui se mêlent et s’entremêlent au fur et à mesure que vous tentez malgré tout de les démêler. J'irai jusqu'à dire parfois, que c'est schizophrénique!